Près de deux ans après les incendies estivaux qui ont touché les espaces naturels du Maine-et-Loire, le SDIS déploie deux nouvelles technologies visant à accroître sa réactivité et son efficacité opérationnelle.
La première innovation est l’installation d’un système de vidéodétection des feux de forêt et des espaces naturels. D’ici la fin de l’année, les sapeurs-pompiers de Maine-et-Loire disposeront de 15 points hauts équipés dans tout le département.
La seconde innovation concerne la création d’une équipe de 10 télépilotes de drones. Désormais formés, ils pourront être mobilisés pour des missions de reconnaissance.
Un système de vidéodétection des feux de forêts
Face au réchauffement climatique, qui augmente le risque d’incendies, le SDIS a fait l’acquisition d’un système de vidéodétection permettant de détecter et de localiser rapidement les départs de feu grâce à un réseau automatisé de surveillance.
Le SDIS 72, déjà équipé de ce système, avait permis en 2022 de transmettre une alerte au SDIS 49, grâce à la détection sur ses caméras, de deux panaches de fumée dans le secteur de la forêt de Pugle à Baugé-en-Anjou, quelques minutes avant les premiers appels des requérants.
Quinze points hauts, majoritairement des châteaux d’eau dominants les massifs forestiers, seront équipés. Les installations sont en cours dans le secteur Est dont à Cheviré-le-Rouge et La Pellerine. Après une période de paramétrage, les systèmes seront opérationnels d’ici la mi-juillet. La couverture de l’ensemble des massifs forestiers est prévue pour la fin de l’année.
La classification prioritaire des massifs prend en compte la sensibilité particulière de chaque zone, telle que définie par le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM).
Comment fonctionne le système de vidéodétection?
Chaque point haut comprend trois à quatre caméras : deux caméras de détection et une à deux caméras de levée de doute, avec zoom. En cas de détection de fumée, une alerte est transmise aux opérateurs sapeurs-pompiers du centre de traitement de l’alerte (18-112).
Envol réussi pour les 10 télépilotes formés
Dix sapeurs-pompiers, professionnels et volontaires, ont été sélectionnés pour composer cette équipe.
Après une formation théorique incluant des notions de mécanique de vol, d’aéronautique, de météorologie ou encore de navigation, les candidats ont tous obtenu le certificat d’aptitude théorique de télépilote de drone (CATT), délivré par la direction générale de l’aviation civile.
-> La présentation de l’équipe drone et de la formation suivie des télépilotes
La formation pratique s’est ensuite déroulée à l’école de Feneu. Sept formateurs des SDIS 29, 56 et 35 ont organisé cette mise en condition opérationnelle, totalisant 41 heures de vol. Les mises en situation ont permis aux agents de se familiariser avec le matériel et d’aborder diverses thématiques :
• Recherches liées à une pollution aquatique
• Evaluation de mises en sécurité ou sauvetage dans le cadre d’une inondation
• Calcul d’une surface et recherche de points sensibles en contexte de feu de forêt
• Recherche de personnes disparues, de nuit, avec la participation de l’équipe cynotechnique
• Reconnaissance de secteur sur des incendies de structure
Des bijoux de technologie au grand air
Le SDIS a acquis quatre drones.
Véritables concentrés de technologie, ils comprennent notamment :
– un haut-parleur puissant permettant de diffuser des messages d’alerte ou de rassurer des victimes
– une caméra 4K thermique et infrarouge, pouvant détecter des points chauds, des victimes égarées
– un projecteur, capable d’éclairer plusieurs centaines de m2
– un GPS pour repérer les points sensibles
– un parachute de sécurité pour sauvegarder l’appareil d’un crash
– un crochet de largage pour libérer des charges allant jusqu’à 700 grammes
– un télémètre laser, nécessaire pour mesurer des distances, calculer des surfaces
– une conception étanche pour s’adapter aux conditions météorologiques
3 M€
Pour déployer ces nouveaux matériels, le SDIS 49 a engagé :
- 3 M€ dont 2 millions sont financés par l’État, via le fonds vert, initiative gouvernementale visant à soutenir des projets écologiques et technologiques (0,57 M€) et le pacte capacitaire (1,5 M€) pour les caméras de détection des feux de forêts
- 75 000 euros, en partie financée par le fond vert pour la mise en oeuvre opérationnelle de l’équipe drone.